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En 2026, vaut-il mieux être locataire ou propriétaire ?

information fournie par Biba Magazine 30/12/2025 à 16:19

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Acheter ou louer en 2026 ? La réponse n’est plus automatique. Elle dépend désormais de votre lieu de vie, de vos projets et de votre stabilité.

En 2026, la question n’est plus vraiment « acheter ou louer ? » mais plutôt : « dans ma situation précise, quel arbitrage a le plus de sens ? ». Entre la forte baisse des taux entre 2023 et 2025 puis leur stabilisation autour de 3 %, un marché immobilier qui digère encore le choc de 2023 et des loyers qui restent élevés dans les grandes villes, le choix n’oppose plus un “bon” camp et un “mauvais” camp. Il oblige surtout à regarder de près sa ville, son horizon de vie et sa capacité à encaisser un crédit sur la durée.

Pas de vérité universelle, mais une analyse individuelle

Première évidence à garder en tête : il n’existe pas de réponse valable pour tout le monde. Acheter sa résidence principale suppose d’avoir une situation professionnelle suffisamment stable et une visibilité minimale sur plusieurs années. Si vous êtes en début de carrière, en reconversion ou exposée à des mobilités fréquentes, rester locataire évite de se retrouver contrainte de revendre en urgence, souvent au mauvais moment. À l’inverse, si vous savez que vous allez rester dans la même ville, il devient pertinent de comparer froidement votre loyer actuel avec la mensualité d’un crédit, en respectant la fameuse limite de 35 % d’endettement.

Dans ce calcul, l’étude « Acheter ou louer ? » de Meilleurtaux est devenue un repère clé. Selon sa dernière édition, il faut en moyenne 12 ans et 3 mois en 2025 pour que l’achat d’un logement de 70 mètres carrés devienne plus rentable que la location, contre 14 ans et 8 mois en 2024 et 15 ans et 6 mois en 2023. Cette amélioration est liée à la baisse progressive des taux de crédit et au recul des prix dans de nombreuses villes, alors que les loyers, eux, ne baissent pas. Résultat, dans certaines villes, l’achat est désormais plus rentable que la location, notamment dans les villes moyennes où les prix se sont tassés alors que la tension locative reste forte.

Acheter ou louer : une géographie très contrastée

Cette moyenne nationale masque des écarts très marqués selon la géographie. Les grandes métropoles restent souvent défavorables aux accédants, avec des durées de rentabilisation qui pouvaient dépasser 18 ans dans les études 2023-2024 pour des villes comme Bordeaux, Nice ou Aix-en-Provence, là où les prix au mètre carré et la taxe foncière restent très élevés. À l’inverse, de nombreuses villes de l’Est et du centre de la France, ainsi que des sous-préfectures comme Le Mans, Mulhouse ou Saint-Étienne, offrent encore des conditions où devenir propriétaire coûte moins cher, sur la durée, que rester locataire. Des travaux menés par Wüest Partner vont dans le même sens : dans environ trois quarts des départements français, la propriété est déjà plus avantageuse que la location, même en cas de légère baisse des prix.

Rester locataire n’a pourtant rien d’un « échec ». C’est même souvent la solution la plus rationnelle quand on veut garder de la souplesse, notamment dans les grandes villes où l’on change de poste, de quartier ou de région tous les trois ou quatre ans. La location permet généralement de viser une surface plus confortable pour une même mensualité, surtout dans les zones où le prix d’achat est déconnecté des loyers. Elle protège aussi d’une partie des grosses charges : pas de taxe foncière, pas de ravalement de façade à financer, pas de toiture à refaire. En contrepartie, les locataires restent exposés à la hausse régulière des loyers et à une pénurie de biens qui rend parfois la recherche de logement épuisante, en particulier à Paris et dans les villes très tendues.

Être propriétaire, un choix à anticiper sur le long terme

Devenir propriétaire répond à d’autres besoins. C’est accepter un engagement long pour se constituer un patrimoine, sécuriser son toit à l’approche de la retraite et transformer une partie de son budget logement en épargne forcée. Le crédit, à taux fixe, fige vos mensualités, alors que le loyer continue d’être révisé chaque année. Mais cette stabilité a un prix : l’apport initial à mobiliser, les frais de notaire, la taxe foncière qui a fortement augmenté dans de nombreuses communes, les charges de copropriété et les travaux, notamment ceux de rénovation énergétique, qui deviennent incontournables dans des immeubles anciens. Autrement dit, la question n’est pas seulement « puis-je payer la mensualité ? », mais « puis-je assumer tout le reste sur la durée ? ».

Si les tendances observées fin 2024 et en 2025 se confirment, 2026 pourrait rester plus favorable aux acheteuses qu’au pic de 2023, mais rien ne garantit une amélioration continue : tout dépendra de l’évolution des taux, des prix et de la tension locative dans chaque ville. Si vous envisagez de rester au moins dix à douze ans au même endroit, que votre emploi est solide et que l’idée de vous ancrer quelque part vous rassure, l’achat peut avoir du sens, surtout en dehors des centres les plus chers. Si vous privilégiez la mobilité, si votre couple ou votre famille est encore en construction, ou si l’effort d’apport vous obligerait à vider toute votre épargne de sécurité, rester locataire peut être une décision parfaitement raisonnable.

La bonne stratégie consiste à remplacer les idées reçues par des chiffres. Simulez plusieurs scénarios, en intégrant l’ensemble des frais, et comparez le coût d’un achat à celui de loyers versés pendant la même période, en tenant compte de l’épargne que vous pouvez placer si vous restez locataire. Des outils comme ceux de Meilleurtaux ou le calculateur de La finance pour tous permettent de le faire assez finement. En 2026 plus que jamais, la question ne sera pas « faut-il acheter à tout prix ? », mais « dans ma ville, avec mon projet de vie, à partir de quand l’achat devient-il vraiment un bon deal pour moi ? ».

3 commentaires

  • 17:45

    Depuis quand donner de l'argent à fond perdu est un bon investissement ?

    Achetez dès que possible, 99% des situations pro sont stables.
    Préférez etre propriétaire d'un petit logement, plutôt que locataire à Versailles

    et pour les parisiens ... allez en province, le coût de la vie y est meilleur

    On rappellera jamais assez ce viel adage : "A la retraite, ton toit tu dois avoir".


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